Un poète et une romancière habitent le même quartier, une même sensibilité et une admiration réciproque les rapprochent, et voici l’échange d’une longue amitié.
Alice Rivaz et Jean-Georges Lossier ont entamé leur carrière littéraire à côté de leur activité professionnelle lorsque s’amorce, vers la fin de la guerre, leur dialogue épistolaire. Sur fond d’allusions aux difficultés matérielles liées à l’époque, ils s’approchent l’un de l’autre par le truchement de tel personnage romanesque ou la musique d’un vers. Genève et ses alentours dessinent une carte du Tendre où les sentiments sont évoqués avec pudeur et discrétion ; l’œuvre, mission sacrée, réunit avant de séparer. Deux caractères se révèlent et se découvrent, vibrent au diapason quelques mois durant puis reprennent leur liberté. Deux œuvres fortes se construisent dans la durée d’une estime et d’une entente fidèles et nourricières.
«Modeste tentative pour dégager les thèmes permanents et l’orientation spirituelle qui sous-tend l’œuvre du début à la fin», c’est ainsi qu’Alice Rivaz présente sa démarche dans la préface de cet opuscule consacré à son ami et poète.